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La décentralisation de l’action sociale : bilan et perspectives

Il y a vingt ans, s’engageait avec la décentralisation de l’action sociale l’une des démarches de restructuration administrative les plus importantes de ces cinquante dernières années. Le choix du législateur était à l’époque audacieux. Face à une société de plus en plus complexe, on faisait tout à la fois le pari de la cohérence et de la diversification : tout en conservant les grands principes de la solidarité nationale, on espérait obtenir une meilleure adaptation des réponses aux besoins, en fonction des territoires.

Aujourd’hui, la poursuite de la décentralisation est envisagée avec d’autant plus de conviction qu’elle est aussi perçue par tous les acteurs publics comme un moyen privilégié pour réformer l’État, en contournant les obstacles multiples auxquels se sont heurtés tous ceux qui ont fait le pari du changement. Elle apparaît également de plus en plus comme un moyen de réconcilier les citoyens et la République.

Dans cette perspective, sa légitimité se fonde sur une obligation permanente de résultats, qu’il convient d’évaluer et de faire connaître. Il est notamment essentiel de rechercher si les départements ont su relever le défi de la lutte contre l’exclusion dans ses formes nouvelles résultant de la précarisation de l’emploi et du lien social.

C’est d’autant plus nécessaire que la décentralisation continue à susciter des craintes quant au respect de la cohésion sociale. C’est pourquoi l’une des priorités de l’Odas a été de se servir de son positionnement original, à égale distance des différents courants institutionnels, pour analyser la décentralisation de l’action sociale.

Or le bilan global de vingt ans de décentralisation montre que les dérives que l’on craignait en 1982 n’ont pas eu lieu, et que le social et le local ne sont pas antinomiques (1ère partie). On peut donc envisager “ l’acte II ” de la décentralisation avec confiance, à condition toutefois de s’y engager en partant d’une définition préalable des objectifs (2ème partie).