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Publication

Observation de l’enfance en danger n°9

L'analyse de plus de 8000 signalements confirme l'urgence de l'adaptation de nos réponses.

Cette étude permet d’abord de vérifier la qualité du repérage. Grâce à la complémentarité des interventions et à la diversité des moyens offerts à la population, dont le Snatem, les maltraitances et risques semblent bien repérés. Mais cette étude permet aussi de confirmer la tendance à la judiciarisation de notre système de protection de l’enfance.

En outre, une fois l’enfant repéré, on entre dans une étape d’évaluation de l’importance du danger, où l’incertitude s’avère importante. On commence là, à voir les limites de l’intervention humai- ne, fût-elle hautement professionnalisée, dans l’appréciation d’éléments liés à la vie sociale, à la vie affective de l’enfant. On peut d’abord s’inquiéter du nombre élevé d’enfants qui, après avoir été repérés, n’ont pas fait l’objet de mesures de protection, alors que quelques mois plus tard on découvre leur détresse.

On peut aussi déplorer que des enfants signalés une première année le soient à nouveau l’année suivante.
Mais ceci étant constaté, il est difficile d’affirmer que les évaluations auraient pu être meilleures. On peut seulement conclure à la nécessité d’une vigilance renforcée sur la qualité de l’évaluation initiale, et sur l’impérieuse nécessité de mettre en place des évaluations continues de l’action.

En revanche un enseignement important de cette étude nous incite à œuvrer urgemment en vue d’une adaptation de nos réponses.

Il s’agit des constats concernant la population plus particulièrement confrontée aux risques pour l’enfant. On a vérifié que la monoparentalité et l’absence d’occupation professionnelle peuvent jouer un rôle important dans le développement d’un environnement favorable aux risques. Il convient donc de se consacrer beaucoup plus activement à la mise en place de nouvelles dynamiques de soutien à la parentalité auprès des familles en difficulté. L’appel à la mobilisation des solidarités de proximité, le développement de réseaux de soutien, et donc la multiplication d’initiatives de développement social constituent autant de pistes pour le repositionnement progressif de la protection de l’enfance, de la réparation à la prévention des risques.